Pour un groupement d'intérêt économique citoyen

Une alliance entreprises-citoyens est possible sur la base d'une coopération économique. L'entité appropriée est le groupement d'intérêt économique ou GIE.

La problématique qu’il convient d’articuler est : comment une participation durable et généralisée des personnes peut produire une citoyenneté qui délibère véritablement ?

Raison d'être

Nous arrivons à l’ère des organisations décentralisées capables d'extirper l'autorité aux plus puissants de ce monde. La société civile est en train de constituer des contre-pouvoirs et utilise Internet afin de dépasser le cadre actuel de la société consumériste et individualiste. A cet égard, une figure nouvelle s'invente déjà : celle d’un citoyen-consommateur qui donne son opinion par l'achat.

Une organisation d'économie politique peut mettre œuvre les individualismes modernes et leurs interactions pour que du collectif jaillisse un bien commun. Cette philosophie est au cœur du fonctionnement d'un GIE d'avant-garde en ce qu’il permet d'apprécier justement les apports de chacun, tant côté producteur que consommateur.

Dans ce bien commun numérique, où les utilisateurs co-produisent de la valeur, chacun est responsable de son opération économique. Travailler en bonne intelligence signifie que l’ensemble forme un cercle vertueux, dans le but de préserver le bien commun, chacun ayant intérêt à ce qu’il soit préservé.

L'enjeu est la synergie entre les acteurs, publics ou privés, engagés dans les grands défis contemporains. La dépense est l'occasion d'un vote qui, si comptabilisé, engendre une délibération donc effets immédiats. Le citoyen-consommateur peut redevenir maître de son acte d’achat et consommer intelligent.

Cette démarche volontariste est déjà actionnée par les acteurs de l’ESS, entreprises à missions et collectifs citoyens qui s’accordent sur des critères de valeurs au niveau de leurs échanges. Au cœur de cette économie alternative figure une transparence accessible au consommateur, afin qu’il vérifie les choix opérationnels de ces acteurs.

Quid d'un index score démocratique ? Un modèle de consommation collaborative nous offre de mesurer ensemble et à n’importe quel instant l’impact de chaque flux, échange, transaction. Puisque le paiement impacte directement la valeur ajoutée produite par les entreprises, on pourrait publier les indicateurs qui comptabilisent les dépenses votées par les citoyens-consommateurs.

Entité éco-politique

Le problème que nous identifions est l’absence d’outils pour rendre visibles en temps réel les flux de valeurs. Nous développons des observables afin de mesurer ces flux en continu et de les matérialiser en prix. La traçabilité de chaque observable intègre les valeurs engagées, sous forme d'actifs financiers échangés par le paiement.

C’est dans une communauté constituée, qui incorpore les actifs de leurs choix dans leurs échanges, que nous défendons un modèle de confiance. Les observables sont clefs puisqu’ils créent une dynamique économique des prix. L'observabilité modélise les prix et leur évolution est toujours interprétable à partir du contexte dans lequel ils sont négociés.

Justement, les produits et services éco-conscients restent cantonnés à une niche car ils coûtent plus cher que la moyenne. Prendre en compte le coût des impacts environnementaux et sociaux (externalité négatives) dans le prix global d’un produit est ce qui fait pencher la balance vers le tout plus cher, et les difficultés d’accès qui en découlent.

Un des éléments de réponse est de créer du pouvoir d’achat concret à l’intérieur de la communauté, par le versement d’une prime monétaire pour chaque utilisateur. La prime est un droit de créance que chacun reçoit sur la valeur commune. Elle n’est pas en rapport avec le prix (comme une réduction), mais représente un surplus monétaire.

Chaque agent du réseau qui s’engage à ne pas l’utiliser immédiatement, matérialise du temps efficace pour pour laisser la communauté produire la valeur ajoutée, du fait du strict respect des objectifs communs. La communauté qui innove et travaille en permanence produit des offres réelles et tangibles répondant aux critères de valeurs des usagers.

Afin de répondre aux attentes des consommateurs qui veulent dépenser en accord avec leurs valeurs, un réseau économique collaboratif permet d'associer des critères de valeurs à un achat : fabriqué en France, filière de produits bio-sourcés, distribution assurée en circuit court, prix qui rémunère justement les producteurs…

Au-delà du foisonnement d’idées pour redonner de l’attractivité aux produits et services éco-conscients, l’ingéniosité est d’agir directement au niveau des prix. C’est un outil fondé sur des incitants économiques, adressés à la fois aux professionnels qui produisent, et aux citoyens qui arbitrent les choix de consommation.

Vérification monétaire

Il faut franchir un seuil cognitif pour que chacun vérifie si un bien ou service a été produit tel qu’il l’a été affirmé. Pour appliquer ce principe où tout discours doit être adossé et matérialisé à la réalité, chaque prix fixé à l’intérieur du GIE est donc garanti en valeur par la titrisation d’actifs, comptabilisés lors des transactions.

Cette organisation économique met en œuvre une économie où on ne représente jamais la liquidité sans produire la contrevaleur de travail nécessaire, soit les liens de coopération économique justifiant les échanges réels. C’est par ce dispositif que chacun peut s’assurer en temps réel des critères de valeurs qui composent bien ou service.

L’information en réseau entre les membres active un cycle économique qui représente l’adéquation du discours financier aux réalités économiques, permet un calcul correct et vérifiable, du capital, de la liquidité et du crédit. Un tableau de bord en libre accès répertorie l’information sur chaque transaction et publie toutes les négociations du calcul adéquate des prix.

La fonction du GIE n’est pas d’être une autorité de contrôle à la manière d’un label. Mais d’apporter la garantie que tous les acteurs impliqués dans la chaîne de valeur vérifient eux-mêmes leurs échanges. Le cœur du modèle économique repose sur la transparence afin de mesurer ce qui ajoute à la valeur communautaire du réseau.

La plateforme met en réseau les acteurs coopérants qui négocient le prix des actifs et déterminent leur substance. Comme par exemple afin de définir le cahier des charges des produits bio-sourcés. Il permet à chaque agent du réseau de créer un profil sur lequel vont s'afficher et se vérifier les interactions monétiques du réseau.

Un modèle de consommation collaborative doit permettre de mesurer ensemble à n’importe quel instant l’impact de chaque flux, échange, transaction. Plus astucieux encore, la vérification de ces critères repose sur un engagement d’assurance. Di défaut de conformité il s’avérait, chaque acheteur à l’intérieur d'une communuaté serait aussi assureur mutualiste.

C’est donc l’économie du travail réel et du capital réel qui sont favorisés. Un outil que chacun s'approprie, se redéploye à grande échelle, et aboutit à un puissantement collectif.

Published 3 années plus tôt