Conduite d'affaires grâce à la comptabilité partagée
Le lien entre paroles et actes financiers n’est jamais fermement certifié. Dans le cadre de n’importe quelle action financière, il est impossible de garantir la cohérence entre l’intention annoncée et la réalité finale de l’emploi des sommes.
Les modèles d'échanges fondés sur le crédit mutuel sont ceux qui permettent d'évaluer la responsabilité sociale, les impacts socio-environnementaux, et la production de valeur ajoutée, afin que notre système puisse être ressourcé en profondeur.
Réconcilier l’économie financière à l’économie réelle
Aujourd’hui, les échanges économiques fondés sur des valeurs jouent un rôle fondamental pour la rentabilité des entreprises. Pour financer leurs investissements et leurs opérations, il faut pouvoir outiller les entreprises afin qu’elles puissent valoriser leurs actifs en accord avec leurs engagements économiques, sociaux et environnementaux.
Via une plateforme numérique, tout adhérent d’un groupement d’intérêt économique (GIE) peut s'enregistrer et piloter les règles de valorisation de son capital. Au sein de cette communauté professionnelle, une entreprise peut s’auto-financer en décidant des titres de capital qu’elle va pouvoir émettre pour commercer sur la base de ses besoins réels.
L’émission de titres de capital, ou titrisation, est la technique financière largement utilisée par les multinationales par laquelle des créances financières sont converties en titres. TPE, PME et JEI ont aussi la capacité d’émettre leurs propres titres de paiements, à condition d’un adossement à des échanges réels.
Rupture dans la matérialisation de la valeur
Par rapport à la finance traditionnelle, nous pouvons introduire une différence dans la représentation de la valeur. Valoriser se fait en utilisant les mots, en décrivant en réalité et en verbalisant les échanges. Cette notion appelée « observable » est essentielle pour matérialiser des valeurs financières et en comprendre les sous-jacents réels.
Pour déposer de nouveaux actifs dans le GIE, une conversation s'engage entre plusieurs acteurs qui engagent leur responsabilité dans la valorisation de ces actifs. Ainsi, formuler une réalité économique tangible et négocier la définition des critères de la valeur, permet de produire une information monétisable par chaque déposant d'actif.
Chaque émission de titre doit passer par un processus de valorisation standard. Cette standardisation d’informations financières permet l'interopérabilité des titres, assurée par la liquidité du marché. Quand un échange entre actifs est réalisé, le potentiel mesurable de l’actif est libéré sous forme d’un jeton monétaire.
Système à compensation de crédit
L’émission de liquidité par du crédit est systématiquement garantie par des actifs à l’achat et à la vente. La monnaie est toujours par crédit et le crédit n’est pas matérialisable s’il n’est pas argumenté et fondé sur des actifs plausibles et réels déposés dans le GIE.
La compensation financière, à savoir gérer la liquidité émise en contre-valeur de chaque titre et actif comptabilisé, rend équivalent le prix des actifs par rapport aux réserves de liquidité. C’est lorsque deux titres de capital se rencontrent sur le prix qu’il y a paiement.
Plus que chercher à matérialiser les prix, la compensation mutualise la gestion des risques. Dans ce modèle d’évaluation des risques d’un actif, le prix n’est qu’une conséquence du risque. En d’autres termes, dès qu’un acteur émet une offre d’achat d’un actif titrisé, son acheteur en achète le risque.
Comptabilité partagée des flux de valeurs
Ce modèle d’échange de titres permet d’assurer sur le plan comptable les transactions en temps réel. Sans parler de monnaie au sens strict du terme, il s’agit d’un outil d’enregistrement de transactions. En tenant à jour un registre de comptes partagé, un grand livre, on obtient ce qu'on entend ajourd'hui par blockchain.
Pour qu’une entreprise tienne ses engagements, il suffit de regarder ce qu’elle détient à l’actif et au passif de son bilan. Dans un souci de transparence, les entreprises rendent publiques leurs données et montrent patte blanche quant à leurs engagements économiques, sociaux et environnementaux.
Une entreprise qui affirme s’engager dans la réduction des émissions carbone prouvera par la détention, et surtout, la qualité de ses titres, ses engagements concrets. Les montants de ces titres rendus publiques permettront de s’assurer de la contre-valeur réelle de ce qu’elle affirme investir et détenir.
Comme l’énonce une parfaite expression américaine : « put your money where your mouth is ».